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17 décembre 2023 7 17 /12 /décembre /2023 07:54


 

 

S’aimer à la lisière d’un échiquier, dans les interstices des ombres transparentes, là où se tissent légendes, chimères et mirages.

Chimères, chimères

Dans le vagabondage de mes songes, je suis captive de tes erreurs couleur de sauge, de mangue et de tubéreuse.

Chimères vénéneuses, venin et ambroisie, bois, je retiens la pulpe de tes lèvre. A fleur de sel marin, sur une diagonale folle, elles sont d’impérieux géographes quant aux sentes à suivre et savent où se poser. Mais le sel fond si vite sur les lèvres d’un explorateur…

Mirage, mirage, je te retiens à marée haute, à marée basse, sur le blanc sur le noir, dans les ressacs de l’utopie, ne te retourne pas, tu n’es pas prêt, tu es au-delà des légendes, celles que l’on croque comme des pierres.

Chimères, chimères, je t’ai aimé à t’en rendre fou, à t’en rendre sage, sirènes et elfes confondus. Nous avons fait l’amour comme les éclairs dans l’orage, comme les feuilles sous le vent, comme deux radeaux en perdition sous le regard de Méduse, comme des fantômes dans le lit d’un torrent, comme des feux de brousse, comme l’encens qui étouffe le jasmin, comme des cernes bleus autour d’un cri.

Mirage, mirage, nous sommes aimés dans le sang des nuits rouges, dans les rumeurs possessives des racines, sur des sentes non tracées, dans les ailes d’une libellule, sur la lisière de l’échiquier, oubliant à l’horizon l’échec et mat.

Tu étais un roi, j’ai fait de toi mon fou, mon fou de Bassan, mon ravi, mon délirant. J’en avais croisé des silencieux, des émerveillés, certains en perdaient la tête mais avaient du cœur, d’autres l’inverse; toi tu étais mon mirage et nous nattions des ronces sur des seuils crépusculaires, dans des draps de suie.

Je t’ai fait hurler jusqu’à mordre la cendre, jusqu’à oublier ton nom, jusqu’à ramper dans l’ardence des flammes que je tisonnais, jusqu’à perdre ta diagonale, jusqu’à perdre ta tête.

Chimères, chimères, pour une Arabie sans parfum, un miroir sans visage, silence muselé. Jeu car c’était un jeu et nous ne le savions pas. L’éphémère coule, mufle contre le vent, dans la vibration de ta voix, Je sens encore, dans ma crinière d’étoiles, tes lèvres qui errent sur la résille de ma peau, arpèges, soubresauts, mirages.

Chimère, chimères, la nuit tressaille, les cases se brouillent, tu as la tête à l’envers, tu ne me vois plus. Le silence joue avec l’attente, jeu perdu, le noir et blanc s’entrecroisent, les diagonales s’échappent des lisières. Plus rien, impair noir et passe, tout était écrit, nous étions trop près de l’irréalisable, échec et mat.

Mirages, mirages nous n’avons plus de rêves mais nous repoussons encore  le pré des Asphodèles.

Chimères, chimères, tes sens délirent et tes mots butent à cloche-pied, la folie rit derrière son masque, tu es devenu mon Styx, mes ténèbres, ma barque sans retour.

Mirages, mirages, les échos s’enfuient, les énigmes s’enroulent dans l’insolence des songes, tu dérives dans des traces sans légendes, tu hurles dans ta nuit charbonneuse.

Les liqueurs de ton corps sont taries, je ne suis plus la reine, mais, peut-être ailleurs, la Gravida, la Belle ferronnière ou Lilith, jalousie, jalousie.

Il te reste juste la blessure de la source, laisse- là couler, tu y trouveras les chimères de la solitude. Écume sur la brisure de l’aube aux soies d’épines. Écoute, les spectres traînent leurs crécelles, un jour de plus, un jour de moins dans la légende d’un amour perdu.
 

©Nicole Hardouin


 
 
 
 

 

 

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3 novembre 2023 5 03 /11 /novembre /2023 07:50


 


    A l’aplomb des meurtrissures, sous le grand pommier, ma bouche festoie au balcon d’une fontaine carnivore.
Peaux écartelées, noyées, dénouées de spasmes, les langues brûlent dans le naufrage des sucs.

    Graphies sur velours secrets, corps en regard.

    Faisant connaissance avec la saveur de mes débordas, parcourant mes pentes, le serpent perd souffle. Il ondule dans mes incendies, tremble dans l’abécédaire des caresses, siffle sous les bourrasques d’effleurements, ensauvagement.

    Sorcière-Sorcière-sourcière.A


©Nicole Hardouin

Extrait du recueil « Lilith, l’amour d’une maudite » aux éditions L.G.R Paris                        
 
 
 

 

 

 

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13 septembre 2023 3 13 /09 /septembre /2023 06:37

 Vue d’un éclair extra-nuageux faîte près de Montpellier par Daniel Gauvin en septembre 2015 lors d’un orage méditerranéen


De vagues résurgences colorent l’uniformité de ma réclusion, ombrent les parois de mon antre. L’éclair, le tonnerre et les crues défilent sous mes paupières. Je me souviens de tout, l’eau, la blessure, les étreintes, les nuits froides et les rêves brûlants. Votre gorge entre mes dents.

Danse barbare sur des traces à l’équilibre précaire.

Cendres sur un miroir, débris d’émois perdus, soirs où les souvenirs sont seuls dans leurs déchirures.

Pont de verre.
Balises et piloris.

©Nicole Hardouin
Extrait du recueil « Lilith, l’amour d’une maudite » aux éditions L.G.R Paris                    
 
 

 

 

 

 

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3 août 2023 4 03 /08 /août /2023 06:37


 

 


Conquérantes, statiques, mes entraves sont déliées.

Amante nocturne, vénéneuse, vouivre universelle, plus rien ne me retient.

Un visage, un reptile se profilent, une main inscrit une condamnation, mais je suis déjà damnée.

Vertigineux, mon nouveau règne arrive dans le feutre des cires secrètes.
Arc de chair tendue.

 

©Nicole Hardouin

Extrait du recueil « Lilith, l’amour d’une maudite » aux éditions L.G.R Paris            
 
 
 
 

 

 

 

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12 mai 2023 5 12 /05 /mai /2023 06:33

 

 

         Mon règne est sans tabou, jusqu’au jour où Adam est arrivé et a exprimé ses exigences, ses besoins de procréation.
          Me refusant à sa domination je me suis enfuie, laissant derrière moi des soies vénéneuses, mais voluptueuses.

          Et un homme dépossédé.

        Sarabande au milieu du Jardin premier, les peaux  encore chaudes de l’haleine des étoiles ont libéré les forêts secrètes, gorge à gorge, puits à puits, spasmes.
        Lui, l’homme du sixième jour, n’a rien oublié des naufrages de salive que je lui ai fait goûter dans l’extrême embrasement.

          Maintenant, il mange l’absence, je suis derrière le miroir.

          Aucune soumission.

©Nicole Hardouin
Extrait du recueil « Lilith, l’amour d’une maudite » aux éditions L.G.R Paris        
 
 

 

 

 

 

 

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3 avril 2023 1 03 /04 /avril /2023 06:47


 
 

    Lors de ma fuite, le sang suinte, les épines
griffent. L’hiver se pend à une corde de lune. Dans
l’inertie des mousses, les fleurs se recroquevillent,
le vent vocifère, la pierre bave, ne croyant plus au
miracle de l’éternité.

    Un brouillard noir écime le pommier de la
Connaissance. La nuit se rétrécit, décapite le ciel,
coule une pluie de cendres. Indécelable présence
dans la plissure d’un devenir.

    Rampant (1), le grand serpent crache son
premier venin, tant de choses étonnantes sont
arrivées. La Genèse ne les a pas gardées.

    Tout est à recommencer.

(1) A l’origine, le serpent se tenait debout.

©Nicole Hardouin

Extrait du recueil « Lilith, l’amour d’une maudite » aux éditions L.G.R Paris
 
 
 
 

 

 

 

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24 février 2023 5 24 /02 /février /2023 07:46

wallhere.com
 

 

    Un clair d’étoile découpe la nuit, faille pour le serpent.
Gémissement des songes lorsque le désir se perd dans le prélude de l’infini.

    Nuit sans lèvres, l’écho gémit en érodant les heures inutiles.

    Torche, fournaise, issues de contrées si lointaines.

    Le feu, ce feu de traverse, transvase sa source pour réécrire la fable d’ancestrales marées.

    Hésitation dans l’étourdissement de ma démesure.

 

©Nicole Hardouin
Extrait du recueil « Lilith, l’amour d’une maudite » aux éditions L.G.R Paris

 

 

 

 

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27 janvier 2023 5 27 /01 /janvier /2023 07:26

www.freeimages.com/fr/photo/fall-sunset

 

    Nous ignorons les prières récitées dans la chaleur des corps, les racines
occultes de nos faiblesses et l’haleine des nuit partagées.

 

    Mais vous êtes déjà le centre duquel s’articulent mes routes.
    Vous m’ouvrez des voies ignorées.

 

    Je vous attends avec la nonchalance d’un crépuscule automnal.

 

©Nicole Hardouin.
 
Extrait du recueil « Fontaines carnivores » diffusion : Libraire Galerie Racine

 

 

 

 

 

 

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18 décembre 2022 7 18 /12 /décembre /2022 07:46


 

 

 

    Pour un feu aride nourri de brise, l’arbre hivernal donnerait toutes les semailles printanières.
    Je suis déshéritée de vos plus intimes signatures.

 

    Votre corps, cage de résonance, est silence. Je regarde encore votre visage dans une lueur.

 

    Ultime station avant d’égrener la litanie des morts.


 ©Nicole Hardouin.
 
Extrait du recueil « Fontaines carnivores » diffusion : Libraire Galerie Racine

 

 

 

 

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13 novembre 2022 7 13 /11 /novembre /2022 07:39

Editions Unicité, deuxième trimestre 2022

 

« Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage »
                                                       J. Du Bellay in Les Regrets

 


Ce nouveau recueil est différent des nombreux opuscules rédigés par l’auteur, il n’est pas une suite de poèmes, mais un récit poétique ponctué par vingt chapitres tous à la gloire de la Provence.


Dans ce livre, deux thèmes se détachent nettement : la Provence, et la recherche de fraternité, du pardon.


Comme Le Guen-Kâpras nous l’a écrit dans son aimable dédicace cette ode à la Provence féconde la flamme du cœur.


La Provence elle ne cessait de m’émerveiller par sa propension à iriser follement les oliveraies immortelles, les sarments charnels, et les richesses arbustives.


L’auteur se plonge dans les origines de cette région qu’il aime, quelque part dans la nuit je renouais avec les origines historiques de Marseille, l’âge d’or de cette cité quis’estompe en l’an 49 av J.C.


Tout le fascine : les paysages, les peintres, les écrivains, le moulin de Daudet et sa sensibilité piquante qui s’élevait comme un écrin, l’odeur des épices marchandes, la nourriture spirituelle dans les lieux culturels, Arles le retient avec son théâtre antique, sa scène vertigineuse/ remparts d’une flamme propre à éclairer/ un jupon d’offrandes, les Arènes, la fondation Van Gogh, le musée Réattu dont le prieuré règne sur une antique destinée.


Et lorsque la ville d’Aix en Provence se déploya sous mes pieds, la vie de Paul Cézanne s’enveloppa d’un drap royal.


Moult réflexions surgissent sous la plume érudite et poétique de l’auteur pour endiablée qu’elle fût, la vie sondait l’indicible, ce qui m’était caché parmi les vérités qui nous construisent : l’acquisition du savoir, la plénitude des émotions, le monde du rêve, l’écoulement du temps, il ne nous reste plus qu’à méditer, réfléchir… une hirondelle s’envole ; un voile de nuages flotte dans le vent. 


Le Guen-Kâpras est hanté par la recherche de la fraternité, cœur tourné vers la source, il écoute le feu du levant se demandant s’il faut brûler pour renaître à la fraternité ?


Vêtu de sable, de nuit, de rêve, il avance sous la lente morsure du vent, sachant que chaque vie est assaillie de rythmes, c’est pourquoi l’auteur prend cette résolution : je vivrais attentif à l’écoute des actes barbares et inhumains.


Bien que, étant totalement opposées, Poésie et Réflexion se fondent, s’interrogent, l’une vit dans les chimères, le rêve, le pourquoi pas, l’autre dans la maîtrise des pensées, c’est ce que réalise l’auteur dans ses questionnements pour rebâtir un monde, de fraternité, d’amour, d’ordre : je me sens démuni face à un monde sanguinolent …, le bien fondé de notre société n’est pas seulement de mettre l’homme debout, mais de chercher ce qui élève sa quête de l’au-delà  et ici l’auteur songe à V.Hugo : la solidarité des hommes est le corollaire invincible de la solidarité des univers.


L’auteur est un méditatif, un pacifiste, aucun peuple, aucune ethnie, aucune religion n’est exemplaire si chacun, a ses héros.


Il marche en quête perpétuelle vers une vie meilleure, pacifiée, une vie où le pardon grandit l’homme, c’est pourquoi je cherchais la fraternité féodale.


Réconforté par son périple, ses réflexions :  face aux tristes larmes que j’avais oubliées, je préférais cultiver le pollen du soleil, c’est peut-être la voie de l’espérance.


Le recueil de Le Guen-Kâpras nous fait penser à une phrase de Khali Gibran : la poésie n’est pas une opinion qu’on exprime, c’est une mélodie qui s’élève d’une plaie béante ou d’une bouche de sourire », mais les oiseaux ont parfois des ailes de glace…


Nous ne pouvons que conseiller au lecteur de lire, méditer sur ce recueil qui le fait voyager, réfléchir sachant que nous déroulons sans cesse un fil à nœuds qui se balance contre les parois du vivre.


Nous reprendrons ici une phrase du poète Claude Luezior : Écrire, c’est officier sous la voûte des étoiles, c’est chercher le gui à mains nues, sur les ramures du chêne. Lire, c’est participer à la grand messe de l’esprit. Et prier à sa manière. Lire, c’est remplir son âme d’alcools fort. C’est ce qui se passe à la lecture de Cet Outrerose qui fascinait le saphir du cœur.

                                                   

©Nicole Hardouin.              
 

 

 

 


 
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