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2 septembre 2020 3 02 /09 /septembre /2020 03:47
PIRATE D’EAU DOUCE – Gérard Cazé

Lannion, les pirates dans le Léguer – juin 2019 – Photo J.Dornac©

 

 

 

 

 

Je vois encor briller comme un éclat d’hier

Ce souvenir serti sur un chaton d’enfance,

La poule avait des dents ce qui me rendait fier,

J’affrontais des requins pour le temps des vacances.

 

Dans une caisse en bois, tel un forban des mers,

Je sillonnais la cour sur des vagues de terre

Où debout, sabre en main, je promettais l’enfer

Aux poules et canards qu’élevait ma grand-mère.

 

En pirate d’eau douce et pour donner l’assaut,

Je n’avais qu’un bâton mais une idée en tête,

Monter à l’abordage en tapant sur un seau,

Pour semer la terreur parmi les pauvres bêtes.

 

Au milieu des coin-coin et des cot cot codet,

Je chassais le trésor indiqué sur ma carte.

Quand je l’avais trouvé, là, je m’arrêtais net

Et piratais les œufs qui promettaient des tartes.


©Gérard Cazé
 
 
 
 
 

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5 août 2020 3 05 /08 /août /2020 03:59

 

 
 
 
J’ai gardé, de mémé, la pendule à coucou,
Le moulin à café qui ne vaut plus un sou,
La photo de pépé faite par la cousine
Et le moule à gâteau rangé dans la cuisine.
 
La photo a jauni, pépé n’est plus dessus.
On l’a même enterré, un jour, à mon insu.
Mais avant de mourir, il m’a donné, grand-père,
Une blague à tabac qu’il portait à la guerre.
 
Le tabac n’y est plus, parti dans son cancer,
Mais il reste la blague, échappée de l’enfer.
Celle-là, je le dis, ne m’a jamais fait rire.
D’autant que son usage a fini par l’occire.
 
Lui, qui a survécu aux terribles combats,
N’a pas pu supporter la blague du tabac.
Il ne reste de lui que le parfum qu’exhalent
Cette photo jaunie et la blague fatale.
 

©Gérard Cazé
 
 
 
 
 

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7 juillet 2020 2 07 /07 /juillet /2020 06:38
fleur du désert

 

 

 

 

Une petite fleur, sentant sa fin venir,

En voyant que faner lui donnait des migraines,

Afin de préparer, au mieux, son avenir,

S’empressa sur le champ de fabriquer des graines.

 

L'une d'elles, bohème, avec le vent d'Autan,

Partit à l'aventure à travers les nuages

Et vola jusqu'au jour où le vent, s'essoufflant,

Décida qu'il fallait mettre un terme au voyage.

 

Il posa la pauvrette au milieu d'un désert,

L'abandonnant en prise avec des grains de sable

Qui, tous, la regardaient plus ou moins de travers.

Une étrangère, ici, ce n'était pas pensable !

 

Elle eut beau déclarer que sa mère était fleur,

Qu'un jour, en grandissant, elle deviendrait belle,

Très vite, elle comprit que, n'étant pas des leurs,

Chacun s'efforcerait de lui chercher querelle.

 

La graine s'endormit pour oublier ses maux

Mais fut, lors d'un orage éclatant sur la dune,

Réveillée en sursaut par une goutte d'eau

Qui lui dit : « Permettez que je vous importune ! »

 

Un germe se forma, une tige, un bouton,

Puis une marguerite apparut souveraine.

Alors, les grains de sable, épris d'amour, dit-on,

Se battirent entre eux pour épouser la reine.

 

À la fin des combats, le valeureux vainqueur

Que l'on couronna roi pour prix de son mérite,

Prit la main de la fleur qui lui offrit son cœur

Et s’en fut effeuiller la Reine Marguerite. »

 

©Gérard Cazé

 

 

 

 

 

 

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11 juin 2020 4 11 /06 /juin /2020 06:24
Affiche du Mrap illustrée par Charb

 

 

 

 

Et si j’étais né noir au fin fond de l’Afrique,

Qu'aurais-je comme atouts dans ce pays celtique ?

Mes amis les plus chers seraient-ils encor là ?

Supporteraient-ils tous ma couleur chocolat ?

 

Ou serais-je rangé au mépris des scrupules,

Avec les étrangers, classé dans les crapules ?

Aurais-je d’autres droits que celui de subir,

Que celui de me taire, ou celui de partir ?

 

Devrais-je constater qu'aujourd'hui, l’apparence

Fait toujours, pour beaucoup, la triste différence ?

Aurais-je encor l’espoir d'un jour franchir le cap

De tous les délicats parcours à handicap ?

 

La vie est trop souvent un poker, où les cartes,

Qui ne sont pas d'atout, souffrent qu’on les écarte,

Préférons nous servir, et qu’on s’en félicite,

De toutes les couleurs, pour une réussite.

 

©Gérard Cazé

 

 

 

 

 

 

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23 avril 2020 4 23 /04 /avril /2020 06:36
Par Rayyar — Travail personnel, CC BY-SA 4.0

 

 

 

 

Les hommes régnaient sur la Terre.

Ils s’imaginaient tout-puissants,

Se déclaraient parfois la guerre,

Il fallait bien tuer le temps.

 

Ils se targuaient d’être invincibles,

Mais se fendirent d’un rictus,

Quand un intrus les prit pour cible.

Il aura suffi d'un virus,

 

D’un petit corps microscopique,

Pour que sournois, silencieux,

En vous, il s’installe et vous pique

Votre bien le plus précieux,

La vie.  

 

©Gérard Cazé

 

PS : Pour combattre l’intrus, Il est recommandé

De se laver les mains et de se confiner.

 

 

 

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28 mars 2020 6 28 /03 /mars /2020 08:09
© Crédit photo : cc - flickr - john voo

 

 

 

 

 

F emme battue, soumise et que l’on humilie,

E xalte-toi, bats-toi pour que cessent les coups,

M alheur à qui te viole et te brise la vie,

M arche pour ton honneur, ta liberté ravie,

E chine redressée, bats-toi, reste debout.

 

B ats-toi pour l’équité, contre les préjudices.

A gression, viol, inceste ont trop souillé ton corps.

T u dois dompter ta peur, vaincre les injustices,

S il le faut, dévoue-toi, combats jusqu’à la mort.

 

T on ombre oppressera comme un masque la terre,

O uvrira notre monde au voile de ton corps,

I mposera la nuit aux fous qui te font taire.

 

P our que cessent enfin les abus monstrueux,

O ppose à tes bourreaux une âpre résistance,

U tilise ta loi contre ces gens odieux,

R evendique haut et fort, mais parfois en silence.

 

T errasse sans répit, bouscule les croyances,

A pprends à résister aux ordres pernicieux.

 

L ‘Histoire te le crie : « Bats-toi, sors de ta cage,

I gnore l’esclavage et la docilité,

B rise la tradition, arrache ton grillage,

E chappe à ce tyran qui veut te violenter. »

R essuscitons ta vie, Femme, tu n’es pas chose,

T u es un être humain, fais ta métamorphose

E t va sur ton chemin prendre ta liberté. 

 

©Gérard Cazé

 

 

 

 

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4 mars 2020 3 04 /03 /mars /2020 07:25
http://www.leparisien.fr

 

 

 

Je veux crier les maux de tous ceux qui se taisent,

Des petits, des sans grade et autres myrmidons,

Que le destin, souvent, met entre parenthèses

Et que les tout-puissants laissent à l’abandon.

 

Je veux crier l’enfant qui se vend à Manille

Au touriste obsédé d’assouvir son besoin,

Celui que l’on arrache au cœur de sa famille,

Après avoir conclu des accords sans témoin.

 

Je veux crier le gosse abattu dans la rue,

Où patrouille, à Rio, « l’escadron de la mort ».

Le gamin d’aujourd’hui a la tête fendue,

Celui d’hier gisait, deux balles dans le corps.

 

Je veux crier la fleur qui pousse entre les pierres,

Le brin d’herbe écrasé sur le bord du chemin,

Le pétale arraché, jeté dans la poussière

Et son cri de détresse inaudible à l’humain. 

 

©Gérard Cazé

 

 

 

 

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10 février 2020 1 10 /02 /février /2020 07:19
www.magicmaman.com


 

 


Pour qu’on ne prenne plus l’enfant pour une chose,
Une proie innocente, un objet convoité,
L’objectif d’un touriste en mal d’obscénité,
Ou l’indécent jouet d’un jeu qu’on lui propose,

 

Pour qu’il ne risque plus de trouver porte close,
Enfermé dans les rets de la captivité,
Qu’il n’ait plus à subir avec passivité
L’attouchement pervers d’une main qui s’impose,

 

Pour qu’en battant les champs on ne redoute plus
De retrouver son corps, souillé, près d’un talus,
Je m’adresse à celui qui garde le silence :

 

« Que le témoin muet, qui ne sait plus très bien,
Ou le juge appelé à rendre la sentence,
Imagine, qu’un jour, on recherche le sien ! »  
 

©Gérard Cazé
 
 
 
 

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19 janvier 2020 7 19 /01 /janvier /2020 07:32
L’homme à la pipe de Paul Cézanne

 

 

 

Il tire comme un forcené

Sur sa vieille pipe en écume.

De jour en jour il s’accoutume

A devenir un condamné.

 

Les tuyaux sont bien goudronnés,

Les poumons couverts de bitume,

L’homme sachant qu’il se consume,

Fait à la vie un pied-de-nez.

 

Mais quand un jour la mort le touche,

Brûlant sa dernière cartouche,

Face au destin qui le poursuit,

 

Qui le rattrape et qui l’agrippe,

Le fumeur, voyant qu’il est cuit,

Se décide à casser sa pipe.  

 

©Gérard Cazé
 
 
 
 

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27 décembre 2019 5 27 /12 /décembre /2019 07:24
thefix.com/what-are-peak-ages-drug-addiction

 

 


En un instant on te conçoit,
On te fabrique en quelques mois,
Et puis les printemps s’amoncellent,
On t’aide à déployer tes ailes.

Un jour, petit, tu deviendras,
Qui sait, ministre ou scélérat,
Ou, peut-être, les deux ensemble,
Rien n’interdit qu’ils se ressemblent.

Quand tu n’es encor qu'un enfant,
Graine d'assassin, de tyran,
De malfaiteur, de pousse au crime ?
Ou graine de gens qu'on estime ?

À toi de savoir où tu vas,
Dans les tollés, dans les vivats.
Graine de quoi ? Qui peut le dire ?
Il n'est que toi pour nous l'écrire.  

©Gérard Cazé
 
 
 
 

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