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http://chris.unblog.fr/2008/10/30/la-muse/
Muse la muse
Quel est ton nom ?
Pour qui ces pensées qui brillent sur ton front
Es-tu danseuse, musicienne
Tragique, lyrique ou comédienne
Erato, Euterpe, Clio, Terpsichore
Uranie, Thalie qui encore ?...
Muse la muse
Allez dis-nous
Polymnie, Calliope, Melpomène...
Des neuf muses qui se démènent
Pour nous souffler l’inspiration
Filles de Zeus compagnes d’Apollon
Qui es-tu, quel est ton nom ?
Muse la muse
Si ça t’amuse
Tu peux garder l’incognito
Et continuer de pincer tes cordes
Sur des notes que le temps emporte
Aux quatre vents de l’horizon
Muse la muse
Si tu le veux
Au-delà du Parnasse et de l’Hélicon
Muse ma muse je tairai ton nom
Au moins
Le temps d’une chanson
Mais...
Reviens vite à la maison.
© Annie Mullenbach
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© Isabelle de Kervalec
Qui chevauche si tard dans la nuit et le vent ?
C’est lui le Roi des Aulnes il cherche vos enfants
Mères faites-les rentrer il est encor temps.
Craignez cette clarté qui traverse la brume
Et répand dans les prés de longs flocons d’écume,
Qui chevauche si tard dans la nuit et le vent ?
C’est le Roi des Aulnes sa couronne est d’argent
Mères voilez les yeux de vos petits enfants.
Prenez garde à la voix qui doucement murmure
D’étranges promesses sur des chants les plus purs,
Qui chevauche si tard dans la nuit et le vent ?
C’est lui le Roi des Aulnes aux funestes serments
Mères entre vos bras serrez fort vos enfants.
Fuyez ces doux parfums de myrtes et de fleurs
Ils sont les attributs de bien sombres ardeurs,
Qui chevauche si tard dans la nuit et le vent ?
C’est le Roi des Aulnes il est là il les attend
Mères cachez vite tous vos petits enfants.
Il chevauchait très tard dans la nuit et le vent
Les mères n’y ont pas cru il est venu pourtant
C’est le Roi des Aulnes il aime trop les enfants.
© Annie Mullenbach
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© Christophe Dune / flickr
J’en ai connues de ces vieilles demoiselles
Le cou toujours barré d’un trait de velours noir
Dans leurs mains de mitaines reposait un missel
Au fond de leurs yeux pâles la ligne bleue des Vosges avait perdu l’espoir.
Leurs jupes étaient trop longues leurs cheveux trop tirés
Elles hantaient les églises ignoraient les cafés
En perpétuels deuils d’éternels fiancés
Sur leurs lèvres trop fines la couleur des baisers s’était évaporée.
Au fond d’une armoire pendait encore jaunie
Une robe rose ou blanche un bout de ruban bleu
La robe d’un dimanche où elles avaient dit oui
Où le ciel était clair et l’avenir radieux.
Mais il y avait eu l’Alsace et la Lorraine
Honneur, devoir, patrie
Depuis tout petits on leur avait appris.
Et ils étaient partis et elles étaient restées
Enseveli l’amour dans la boue des tranchées
Et leurs larmes taries à force de couler
Jamais ne ressuscitèrent les roses d’un été.
Oui, j’en ai connues des vieilles demoiselles
Survivantes muettes d’un monde sans espoir
Les jeunes que nous étions parfois se moquaient d’elles
Plus tard nous l’avons su vous étiez notre mémoire.
© Annie Mullenbach- Nigay
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A un poète,
Le ciel est par-dessus le toit
Et moi j'en ai assez de toi
De ton regard si bleu si calme
Où ne se berce aucune palme
Rien dont un grand amour pourrait s'honorer
Rien que des vers même pas réguliers
J'en ai assez d'entendre tinter les cloches
Et les oiseaux s'égosiller en triple croches
Assez des rimes des sonnets des alexandrins
Dont tu m'entortilles du soir au matin
Je ne souhaite plus qu'une vie simple et tranquille
Bien loin des rumeurs de la ville
Et si on me demande avec sagesse
Toi qu'as-tu fait de ta jeunesse?
Je répondrai J'ai aimé un poète
Ce qu'à personne je ne souhaite.
© Annie Mullenbach
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© Joseph Mallord William Turner
Tard d’hier soir
La mer parlait de toi
Les vagues parlaient de toi sur le sable effacé
Et les larmes d’embrun au-dessus des rochers
Jusque tard d’hier soir en vain je t’ai cherché
Cent fois j’ai cru t’entendre et cent fois j’ai crié
En vain ton nom
Ils sont restés muets tous ces lointains perdus
Je n’ai pas vu blanchir sur les crêtes mourantes
La frêle goélette aux voiles d’horizon
Aucun souffle n’agitait le moindre pavillon
Le vent dans les haubans avait cessé de
geindre
Tu m’avais tout promis
L’ivresse des grands mâts dans le ciel déployés
Des voilures plus légères qu’un bruissement de soie
Des filets à craquer tissés de fils d’argent
Sur des morceaux de lune au fond des océans
Tu m’avais tout promis
Je t’avais tout donné
Mon nord mon sud et l’est avec le ponant
Et l’après et l’avant et Dieu aussi je crois
Tu as tout emporté
Et même la boussole et même le sextant
Partis à la dérive sous un ciel sans haubans
Il ne me reste aux lèvres qu’un sel d’amertume
Une ombre de lumière égarée dans la brume
Et des larmes d’embrun accrochées aux rochers
Et les vagues et la mer
Sur le sable effacées
© Annie Mullenbach-Nigay
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http://toutregard.blogspot.fr/2010_03_01_archive.html
Je connais un chemin de bruyère et de rêve
Qui s’enfuit sous les arbres et va je ne sais où
Je l’emprunte certains soirs lorsque le jour s’achève
Et que glisse la lune entre la nuit et nous
C’est un chemin profond fait d’ombre et de mystère
Où le jour se dilue en reflets d’améthyste
On le croit familier mais il n’est qu’éphémère
Le paradis perdu d’un monde surréaliste
Il faut en revenir quand le matin se lève
Sans parvenir jamais à savoir s’il existe
Ailleurs que dans nos songes ailleurs que dans nos rêves
Sous le pinceau d’un peintre sous les doigts d’un artiste
Je pourrais bien un soir le suivre jusqu’au bout
Et parvenir enfin au bout de mes chimères
Si je ne reviens pas ne criez pas au loup
C’est que j’aurais trouvé la clé et son mystère
© Annie Mullenbach-Nigay
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http://www.salondulivreparis.com/Programme.htm
Elle est là
Virevoltante
Séduisante
Aguichante
Le blond flou de la cinquantaine
Elle a été artiste
Comédienne Un peu
Beaucoup ?
Elle écrit
Des vers
Des poèmes
Bancal
Bancaux ?
Bancable
Elle a mille mots à dire
A son portable
A son éditeur
L'ami de l'ami d'un réalisateur
Elle a écrit une pièce
De théâtre
Elle est prête à tout changer
Pour la faire jouer
S'adapter
Avant que tout ne soit terminé
"Out"
Définitivement
Alors elle bat des cils
Récite un poème d'amour toujours
Et va se faire photographier
Avec un admirateur
Qui a largement dépassé l'heure
D'être un séducteur
C'est elle
L'invitée d'honneur
© Annie Mullenbach-Nigay
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Amour
Toujours
Je t’aime
Tu m’aimes
Serment
Amant
Amante
Aimante
Embrasse
Embrase
Passion
Passons
Etreinte
Ereinte
Baiser
Biaiser
Serment
Mentir
Trahir
Haïr
Absence
Silence
Larme
Désarme
Amour
Mourir
Je t’aime
plus
© Annie Mullenbach-Nigay
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© Poète dans la mansarde – Daumier
Je t'ai connu, poète
Tes mots étaient des îles
Tu en semais partout sur tous les océans
Des mots d'amour passion
Et de révolution
Des mots pour réveiller les consciences endormies
Pour dire Amis debout il est temps il est tard
Si tous les gars du monde
Tu nous tendais la main par-dessus les frontières
Tu nous offrais tes lignes où les mots impatients
Crevaient en grosses bulles sous l'encre de ta plume
Et s'en allaient voguer vers d'autres continents
Et tes vers étaient libres comme l'était ta vie
Tu créais de l'espoir comme d'autres font du pain
Et de ta foi en l'homme tu régalais chacun
En criant liberté au-dessus du tumulte
Si tu parlais de mort c'était pour dire la vie
Je t'ai connu, poète
Tes mots étaient des îles
Et tes îles de mots ont ricoché partout
De leurs doigts tachés d'encre d'autres les ont saisies
Pour chaque soir chaque nuit en noircir leurs lignes
Et les jeter à l'eau
Et je rêve à mon tour d'un archipel d'îles
Un chapelet de mots qui n'aurait pas de fin
Qui enserrerait le monde dont la seule folie
s'appellerait
Poésie
Ami, donne-moi la main.
© Annie Mullenbach-Nigay
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