Ce que tu es Je resterai
Ce que je suis
Un rôle pour chacun
Pas d’enrobage possible La réalité est ainsi
Le polissage
L’arrondissement des angles
C’est l’affaire de quelques âmes qui savent faire Mais il faut faire avec
La réalité est ainsi
Quand les gastéropodes prendront le pouvoir Quand ma femme ne m'aimera plus
Toutes les luttes seront inutiles
La réalité est ainsi
Je suis né c'est l'évidence L'évidence qu'on ne choisit pas La réalité́ est ainsi
Pas d'enrobage possible La réalité est ainsi
© David Chomier
Extrait du recueil « Soyons Bref » aux éditions Stellamaris
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La lutte est sanglante
Et semble sans fin
Tantôt un vainqueur
Une saignée plus profonde
Vaines veines éclatées
Tout se remet
La lutte reprend au cœur
D’un niveau plus immonde
La lutte est sanglante
Et semble sans fin
Les coups sont mortels
Mais nul ne meurt
Increvables ces deux moi
Eh oui, regardez-moi
Victime éternelle
D’une (cruelle) lutte intérieure
© David Chomier
Extrait du recueil « Soyons Bref » aux éditions Stellamaris
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D’avoir vécu
Toute la vie
Depuis le premier jour
Je peux dire plein de choses
Je peux parler de la vie
Sans l’exagération qui convienne
– exagération répandue –
Parler de CE QUE JE VOIS
Ce que je vois c’est que le bonheur
Échappe à tous,
C’est que le bonheur est une fumisterie
Et aussi : Dieu, c’est l’homme
C’est une idée très répandue
Apollinaire et Brel l’ont dit avant moi
© David Chomier
Extrait du recueil « Soyons Bref » aux éditions Stellamaris
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Les gens lucides partent d’ici
D’ailleurs, de partout
Une fuite en avant perpétuelle
Car l’humain est partout
L’humanité́ a tout envahi
À ce sujet nulle querelle
Les gens lucides partent ailleurs
Là-bas, n’importe où (pour le meilleur ?)
Une fuite qui est un devoir
Car l’humain est insupportable
Et c’est insupportable
Le reflet du miroir
© David Chomier
Extrait du recueil « Soyons Bref » aux éditions Stellamaris
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Dès le matin la musique est un bruit
Et le rossignol n’est plus aussi chantant
Les jupes des femmes ont des mauvais plis
Et les maîtresses se déshabillent aisément
Jusqu’au soir les vautours manigancent
Et les plus faibles dansent
Les éléments se déchaînent jour et nuit
Et Dieu n’est pas un bon confident
Les laideurs hélas sont désormais à craindre
Et l’écriture est une façon de feindre
Oh lucidité... tu ne me quitteras plus
© David Chomier
Extrait du recueil « Soyons Bref » aux éditions Stellamaris
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Dis
Tu t’en rappelleras
De moi
Le damné
Dis tu t’en rappelleras
Comme je t’ai aimée
À m’en écarteler
Finissant
Âme rincée
Débris...
Dis tu t’en rappelleras
De moi
Le con
Damné
Dis tu t’en rappelleras
Comme je t’ai aimée
Jusqu’aux portes de l’enfer Finissant
Par tuer la mort
Tout ce qui pouvait nous séparer... Dis
Tu t’en rappelleras
De tout ça
Tout ça de moi
Dans dix ans, une éternité !
Dans mille ans, demain !
Allez dis
Dis-le
Dis-le moi
Que tu t’en rappelleras...
© David Chomier
Extrait du recueil « Soyons Bref » aux éditions Stellamaris
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On s’est baisés un verre
Puis deux
Puis le chiffre ne compte plus
Puis on s’est bousculés
À rebrousse poil
Sur nos idées
Pas très élaborées
Sur la vie, l’amour, la mort
Et on a failli pleurer
En se quittant
Quand on a senti
Sourdre
La grande
Émotion
Celle
Du
DERNIER
INSTANT
Alors en pointillé
Sur la pointe des pieds
On s’est séparés
Tournant la tête
Puis tout le reste
Chacun de son côté
Désormais
© David Chomier
Extrait du recueil « Soyons Bref » aux éditions Stellamaris
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Qu’un fou furieux s’empare de moi
Qu’il m’attache à toi
Qu’il nous permette la fusion
L’effusion
Que ce fou (qu’il soit béni !) nous enferme dans un cachot
Avec juste ce qu’il faut d’eau
Qu’il me déshabille et me recouvre d’un pagne
Qu’il me tape, que tu me soignes
Dans la belle obscurité
De notre promiscuité
Que ce fou demeure à notre porte
Qu’il fasse en sorte
Nous faire oublier du monde
Nous laisser mourir dans la pénombre
Qu’un fou furieux s’empare de moi
Qu’il s’attache à tout ça
© David Chomier
Extrait du recueil « Soyons Bref » aux éditions Stellamaris
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Vous teniez dans vos mains finement potelées
“Les Diaboliques” de Barbey d'Aurevilly
Votre lecture semblait fluide, sans étourderie
Et tout en lisant, vous vous déshabilliez
Comme possédée par ce fol écrit
...
Je n'avais jamais lu Barbey d'Aurevilly
Mais à vous voir ainsi, toute dépoitraillée
Il me tardait de le lire aussi
...
Espérant sur moi le même effet
© David Chomier
Extrait du recueil « Soyons Bref » aux éditions Stellamaris
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